Auberge St-Gabriel

Auberge St-Gabriel

426 Rue St Gabriel, Montréal, QC H2Y 2Z9, Canada
Bâtie en 1688 par un soldat français, l'Auberge Saint-Gabriel est historiquement la première « Auberge » en Amérique du Nord car en 1769 Richard Dulong, propriétaire de l'Auberge reçoit le premier permis de boissons au pays accordé sous le régime britannique.
Au 19e siècle, elle se transforme en hôtel particulier. En 1914, elle redevient l'Auberge Saint-Gabriel pour retrouver sa vocation première grâce à Ludger Truteau. Elle est rachetée en 1987 par la famille Bolay. Aujourd'hui la vieille Auberge est comme un travail sur la mémoire d'un peuple, rempli de clins d'oeil ludiques sur notre passé plus ou moins lointain. C'est sans prétention, mais avec beaucoup de sérieux que le designer Bruno Braën s'est amusé avec les icônes de l'histoire du Québec et du continent. A l'entrée : la monumentale colonne vertébrale de baleine élevée au centre de l'espace, comme un rappel qu'ici même nous étions à des centaines de mètres sous la surface de la mer de Champlain avant l'occupation amérindienne du territoire.

L'architecture est conservée de façon intégrale et certains ajouts sont dans le respect total de la construction d'origine. On remarquera entre autres les tables en pierre de Montréal qui semblent émerger du sol fait de la même matière. Mais c'est dans les détournements plus majeurs d'objets que la folie du lieu s'exprime de façon encore plus significative: entre autre le manège recouvert de gazon qui devient un coin de pique-nique pour grands enfants, ou les deux corps d'orignaux empaillés soudés par le cou qui servent de lampe. Vous reconnaitrez les hommages au design québécois (déconstructions de tourne-disque Oracles), à l'art moderne du 20e siècle (murale de Jordi Bonnet), à l'artisanat ancestral (fauteuils recouverts de courtepointes), à l'exploitation des ressources naturelles (tables hautes d'inspiration bûcheronne, fauteuils en cuir retournés, fourrure), au génie industriel (luminaires intégrés dans des canalisations d'eau et câbles-tables illustrant le développement hydroélectrique) et même à notre patrimoine militaire (bancs de bars arborant la véritable étoffe du Royal 22e Régiment, bataillon francophone de l'Armée canadienne).
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