Michel Faubert

Michel Faubert

La passion de Michel Faubert pour le répertoire traditionnel se matérialise en 1978.
À dix-huit ans, dans la foulée du renouveau de la chanson folklorique, il décide de faire du collectage de chansons dans son village de Rigaud. Sa mère le met en contact avec la chanteuse Marie-Rose D'Amour qui lui apprend ses premières complaintes dont La fille du boulanger, une chanson médiévale qui raconte l'histoire d'une fille violée, assassinée et enterrée dans les bois. La même semaine, la télévision de Radio-Canada présentait le film La Source de Ingmar Bergman. Faubert constate alors qu'il existe une parenté évidente entre une vieille légende scandinave et une chanson de son village. Ce rapprochement sera déterminant pour la suite des choses.

Au début des années 80, il déménage à Montréal et joue du violon dans un orchestre de danse. Il est aussi musicien et marionnettiste pour le Théâtre de l’œil, troupe avec laquelle il tourne en Chine populaire et en Algérie : des voyages marquants. Il poursuit toujours ses recherches en parallèle et développe des liens avec des artistes d’autres milieux comme le guitariste de musique actuelle André Duchesne. Cette démarche le mènera à la parution de l'album Maudite Mémoire (1992) qui viendra bouleverser le paysage du folklore québécois, mariant un répertoire traditionnel plus underground à une approche musicale à mille lieux du style folk traditionnel qu’on entend habituellement.

Son travail de collectage, d'interprétation et d'adaptation de complaintes lui font rencontrer, à Saint-Raphaël-de-Bellechasse, le conteur Ernest Fradette, lui-même héritier de plusieurs dizaines de contes de tradition orale transmis par son père. Sur une période de plus d’une décennie, Michel Faubert apprend d'Ernest Fradette l'art du conte; il le visite régulièrement, passant souvent plusieurs jours avec lui, l'écoutant, enregistrant des pièces de son répertoire et surtout l'observant, développant avec celui qu'il considère comme son maître une véritable relation.

Michel se met donc à la pratique du conte, tout d'abord dans les écoles de la CECM puis à l'occasion de spectacles pour le public adulte, où les récits côtoient allègrement les complaintes qu'il interprète déjà. À l'époque, le spectacle Maudite Mémoire portait à sa façon la trace du conte. Cette fusion ira en s'accentuant : Faubert le chanteur est de plus en plus aussi Faubert le conteur.
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